La myrtille est le fruit du myrtillier, sous arbrisseau des forêts des régions montagneuses d’Eurasie et d’Amérique du Nord. C’est une petite baie noire qui au sens botanique, appartient à la famille des airelles, mais que l’on distingue de celles-ci au sens culinaire. En effet, la myrtille est bleue et légèrement sucrée alors que l’airelle est rouge et plutôt acidulée.
La fameuse tarte aux myrtilles est le dessert de saison traditionnel de nos régions montagneuses: Savoie, Vosges, Alsace et Massif central mais on transforme aussi ce fruit en confitures, sirops, sorbets, tisanes, eaux-de-vie et liqueurs.
Connue depuis la Préhistoire, la myrtille fait partie de la médecine naturelle des Anciens Grecs et Romains et, en Europe, elle est entrée dans le traitement de la diarrhée dès le Xème siècle. En effet, ses vertus thérapeutiques sont nombreuses. La plus connue est sa capacité à améliorer la vision nocturne qu’ont testée les pilotes de la Royal Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais ce fruit soigne d’autres pathologies oculaires comme la dégénérescence maculaire et la cataracte. Ses racines préparées en décoction agissent comme un antiseptique et permettent de lutter contre les infections bactériennes de la peau. Leur pouvoir astringent remédie aux inflammations chroniques de l’intestin comme aux diarrhées.
Les feuilles, riches en substances alcanisantes et antiseptiques contribuent à lutter contre les infections urinaires, intestinales et cutanées. Les oligo-éléments qu’elles contiennent (notamment le chrome) leur donnent un pouvoir hypoglycémiant intéressant pour combattre le diabète. C’est pourquoi on considère la myrtille comme une véritable « insuline végétale ».
Les baies quant à elles, regorgent de vitamines A, B, C et P, d’acides organiques et oligo-éléments. De plus, considérée comme l’un des fruits les plus riches en antioxydants, la myrtille fait l’objet de recherches prometteuses dans le cadre de la lutte contre le cancer, les pertes de mémoire et autres maladies dégénératives.
Malgré tous les bienfaits apportés par cette petite baie, sa consommation n’est pas sans danger. En effet, cueillies à l’état sauvage, au cours de promenades en forêt, les myrtilles peuvent être contaminées par des déjections de renard et provoquer chez l’homme une grave parasitose appelée échinococcose alvéolaire.
Beaucoup de cas ont été signalés dans le Massif central et l’Est de la France, mais heureusement, aujourd’hui il existe un médicament capable de stabiliser l’évolution de cette maladie autrefois mortelle. Le lavage et la congélation ne prémunissent pas contre ce danger, seule la cuisson tue le parasite.
La récolte des myrtilles se fait en été, soit à la main, soit à l’aide d’un outil spécial: le peigne qui permet d’extraire sans difficulté les petites baies du champ de myrtilles. Si le coeur vous en dit, un grand marché de la myrtille aura lieu dans le parc naturel des monts d’Ardèche, à Mézilhac, petit village situé à 1119m d’altitude, le 14 août 2010.