Le raisin, fruit d’automne par excellence, se présente sous forme de grappes composées de nombreux grains de petite taille. Ces baies sont de couleur claire pour le raisin blanc et de couleur plus foncée pour le raisin noir. Les grappes poussent sur les branches ou « sarments » d’un pied de vigne appelé aussi « cep » et à l’intérieur d’une vigne ou d’un vignoble, ces ceps s’alignent parfois sur de grandes étendues.
Le raisin est l’un des fruits les plus vieux que l’on connaisse. En effet, le raisin sauvage, originaire d’Asie Mineure, s’est propagé vers l’Ouest des millions d’années avant l’apparition d’Homo sapiens sur la terre et c’est grâce à la découverte du processus de fermentation permettant de transformer le jus de raisin en vin qu’il y a environ 6000 ans, les hommes ont peu à peu domestiquer la vigne sauvage.
Ainsi, au temps d’Homère, le vin était la boisson de tous les jours dont se désaltéraient hommes, femmes et enfants, quant aux Romains, ils ont étendu la culture de la vigne dans tout leur empire et c’est de leur mot latin « racimus » signifiant grappe de baies, que vient le mot raisin. La mythologie confirme l’importance du vin dans ces civilisations avec le culte de Dionysos ou de Bacchus. Même pour la religion chrétienne, la vigne, abondamment citée dans la Bible aux côtés de l’olivier ou du figuier, est riche de symboles.
Dans l’hémisphère nord, le raisin destiné à la production de vin est récolté essentiellement pendant les mois de septembre et octobre, c’est le temps des vendanges qui a donné son nom au premier mois du calendrier républicain français. Ainsi, l’importance du raisin s’est inscrite dans notre histoire de France avec cette période baptisée « Vendémiaire » qui s’étend du 22 septembre au 21 octobre. Bien que le raisin de table ait été consommé frais ou sec de tout temps, il est resté rare dans l’alimentation humaine jusqu’à la Renaissance et si louis XIV, au XVIIe siècle l’incorpore à ses menus, ce n’est que vers la fin du XIXe que le raisin de table prend son véritable essor quand les viticulteurs commencent à diversifier leur production.
Aujourd’hui, la culture du raisin se répand à travers le monde entier sous les climats tempérés et l’on distingue deux grandes familles de cépages. La Vitis Vinifera originaire d’Europe dont sont constitués les grands cépages producteurs de vin et de raisin de table et la Vitis Labrisca originaire d’Amérique du Nord davantage réservée à la production du raisin de table. En Europe, la France occupe la quatrième place pour le raisin de table avec des appellations connues comme le « Chasselas », raisin blanc et le « Muscat de Hambourg » ou encore l’ « Alphonse Lavallée », raisins noirs. Mais, si elle couvre 37% de ses besoins, elle doit importer les 63% manquants auprès de l’Italie, l’Espagne et la Grèce.
Économiquement, l’utilisation la plus importante du raisin est celle réservée à la confection du vin et des alcools (il s’agit alors de vin de cuve), mais ce fruit se consomme aussi tel quel, frais ou sec et, en cuisine, les emplois du raisin de table sont multiples. En effet, s’il se déguste cru, à l’entrée ou la sortie d’un repas ou aux pauses de la journée, le raisin accompagne encore agréablement les fromages, les endives, les noix ou encore le jambon cru. Il peut aussi être servi légèrement cuit, en garniture de gibier ou de viande blanche et à ce propos, la caille aux raisins fait figure de classique incontournable.
En pâtisserie, on le transforme le raisin frais en confiture ou en gelée ou on l’incorpore dans des préparations variées de gâteaux, tartes ou clafoutis. Tandis que le raisin sec sert à confectionner des petits pains, des kouglofs et des cakes et est un ingrédient essentiel de plats comme le couscous.
Mais on ne consomme pas que les baies de ce fruit noble, en effet de ses pépins on extrait une huile riche en acides gras polyinsaturés et dans la cuisine grecque et turque les feuilles de vigne servent à envelopper divers aliments auxquels elles confèrent une saveur acidulée. De même, en pharmacie on utilise le marc de raisin obtenu après pressage des grappes de vigne rouge pour lutter contre le poids excessif ou la cellulite.
Les propriétés thérapeutiques de ce fruit délicieux sont en effet très nombreuses. Riche en sucre assimilable par l’organisme, le raisin est très énergétique. De plus, c’est une source importante de vitamines A, B et C. Sa teneur en vitamine B est particulièrement intéressante compte tenu de son action bénéfique sur le système nerveux, l’état psychique, le travail musculaire et l’état de la peau. C’est donc un grand fournisseur de tonus que l’on peut recommander aux sportifs et aux enfants.
Riche en pigments qui lui donnent ces couleurs allant du vert au noir en passant par le bleu et le violet, le raisin est aussi rempli d’antioxydants dont on connait le rôle bienfaisant dans la lutte contre les cancers et les maladies cardiovasculaires. C’est pourquoi la consommation de jus de raisin ou de vin rouge de façon modérée est elle conseillée par le corps médical.
Enfin, ce fruit gorgé d’eau est le champion de l’élimination, car il est à la fois diurétique et laxatif. En effet, grâce à sa richesse en sels minéraux, notamment en potassium et en fibres surtout présentes dans sa peau et ses pépins, le raisin possède des propriétés purifiantes telles que certains recommandent d’en faire des cures. C’est-à-dire de ne manger que du raisin pendant une période plus ou moins longue afin de rééquilibrer son organisme.
Au vu de toutes ces qualités, on peut dire pour conclure que si le vin doit être consommé avec modération pour rester bienfaisant, il n’en est pas de même pour le raisin de table qui peut être dégusté à volonté. Toutefois, il faut prendre soin de bien le laver avant de le manger, car malheureusement, il est souvent recouvert de dangereux pesticides.