Le romarin est un sous-arbrisseau vivace de 1m de hauteur environ dont les feuilles vertes et linéaires sont aromatiques. Il en existe de nombreuses variétés dont quelques-unes seulement sont utilisées comme condiment. C’est le cas du romarin officinal dont nous parlerons ici et qui est le plus consommé.
Cette plante est originaire des côtes méditerranéennes et de la Mer Noire, d’ailleurs son nom latin « Ros marinus » signifie « rosée qui vient de la mer ». Son usage est très ancien, car, durant l’Antiquité, les étudiants grecs s’en couronnaient la tête pour augmenter leurs capacités intellectuelles et on offrait couramment aux mariées une couronne de romarin qui symbolisait l’amour et la fidélité.
Durant le Moyen Âge, pour lutter contre les épidémies de peste, il était courant de brûler des rameaux de romarin pour purifier l’air. Et, en France, les dames de la cour du roi Louis XIV se recommandaient entre elles l’eau de romarin depuis que la reine de Hongrie, âgée de 73 ans, avait retrouvé une telle fraîcheur (grâce à l’absorption d’un alcoolat dont le romarin était le principal constituant) que le roi de Pologne l’avait demandée en mariage.
D’autres légendes circulent sur cette plante, comme celle qui raconte qu’à l’origine le romarin avait des fleurs blanches, mais qu’après que la Vierge Marie ait posé sa cape bleue sur un arbrisseau de romarin proche de l’étable où elle allait mettre au monde Jésus, la plante s’est mise à fleurir bleue. C’est pour cette raison qu’en anglais le romarin s’appelle « Rosemary », Rose de Marie.
Aujourd’hui, cette plante est cultivée principalement au Portugal, en Californie et en France surtout dans le département de la Drôme car le romarin, craignant le froid, affectionne les lieux très ensoleillés et les climats secs. Mais on le trouve aussi dans les jardins de tous les climats tempérés. Le romarin a une odeur qui évoque celle de l’encens et une saveur camphrée et amère due à ses composants : le camphre et l’acide rosmarinique.
Ce goût caractéristique est particulièrement recherché en cuisine, c’est pourquoi le romarin entre dans la composition des bouquets garnis et parfume non seulement les grillades et les viandes blanches comme le lapin, le blanc de poulet ou le veau (préparés en civets ou en ragoûts), mais aussi les poissons, les conserves de légumes au vinaigre et les sauces. De plus, le romarin se marie bien avec la cannelle pour parfumer des préparations sucrées.
Ainsi, on utilise ses feuilles récoltées durant l’été soit fraîches, soit séchées, entières ou moulues. On peut d’ailleurs les conserver une année dans une boîte hermétique sans qu’elles perdent leur arôme. On consomme également le romarin sous forme de tisanes ou d’huile essentielle et même sous forme de miel : produit par les abeilles qui butinent du romarin, le miel de Narbonne est un miel particulièrement savoureux.
En plus de ses utilisations culinaires, cette plante possède des propriétés médicinales intéressantes. En effet, sa tisane de fleurs et de feuilles est un stimulant hépatique et biliaire, un antispasmodique et un diurétique et comme les Anciens, on peut l’utiliser aussi pour renforcer la mémoire et stimuler l’intellect.
Son huile essentielle est quant à elle utilisée en usage interne pour ses propriétés diurétiques et en usage externe comme sédatif léger des douleurs articulaires et musculaires. De plus, à cause de ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes, l’huile essentielle de romarin est encore utilisée pour les soins des plaies et des dermites. Enfin, cette plante entre dans la composition de parfums essentiellement masculins comme les eaux de Cologne.