Le terme « courge » désigne plusieurs espèces de plantes appartenant à la famille des Cucurbitacées. On s’intéressera ici à la courge d’hiver récoltée à maturité à l’automne, contrairement à la courge d’été ou courgette récoltée verte.
La courge est cultivée pour ses fruits comestibles souvent volumineux, mais aussi pour ses pépins avec lesquels on fabrique une huile. Potirons, citrouilles, coloquintes, calebasses sont autant d’espèces de courges variant par leur couleur, leur taille et leur forme. Toutes les espèces du genre Cucurbita sont originaires du Mexique et de l’Amérique du Sud en général et il semble que la courge soit l’une des premières plantes à avoir été cultivée dans le monde.
Il y a des milliers d’années, les Amérindiens cultivaient ce légume, mais n’en consommaient pas la chair trop amère : ils utilisaient uniquement les pépins de ces courges et l’écorce du fruit qu’ils transformaient en récipients, objets rituels ou instruments de musique. Puis, peu à peu, par un travail de sélection, ils ont obtenu des fruits plus gros dont la chair était comestible.
Au XVe siècle, grâce aux conquérants espagnols, la courge a été introduite en Europe, mais le monde arabe connaissait ce légume bien avant cette époque, car il est dit dans le Coran que Dieu fit pousser au-dessus de Jonas un plant de courge pour le guérir et le nourrir. Aujourd’hui ce légume est cultivé partout dans le monde et la Chine en est le plus gros producteur.
Ce légume est presque exclusivement consommé en potage, pourtant de nombreuses recettes permettent d’apprécier sa saveur rappelant celle de la châtaigne. En effet, une fois cuite à l’eau ou au four la chair de la courge peut être préparée en gratin et en tarte avec l’aide d’aromates tels que le gingembre, le persil, l’ail, le clou de girofle ou le basilic ou s’incorporer à une pâte à gâteau ou à crêpe.
Il existe même une variété de courge appelée « courge spaghetti » dont la chair cuite se défait à la fourchette en formant des filaments ressemblant à des spaghettis qu’il suffit de servir avec une sauce tomate et du parmesan. Les pépins de courge, quant à eux, peuvent être blanchis 5 min à l’eau bouillante puis être grillés à sec dans une poêle avec du sel et des épices pour se transformer en graines apéritives aussi délicieuses qu’originales.
Mais, si son utilisation en cuisine est intéressante, les bienfaits de la courge pour notre santé ne le sont pas moins. En effet, ce légume très peu calorique convient à tous les régimes alimentaires et ses composants sont précieux. En premier lieu, sa teneur en bêtacarotène attestée par la belle couleur orangée de sa chair et que l’organisme est capable de transformer en vitamine A.
Cette vitamine joue le rôle d’un antioxydant qui lutte contre l’action néfaste des radicaux libres dans notre corps et prévient par la même occasion les maladies liées au vieillissement. D’autres vitamines sont contenues dans la courge comme les vitamines du groupe B, et les vitamines C et K. De plus, la courge renferme des oligo-éléments tels que le fer, le manganèse et le cuivre. Enfin, la richesse en fibres de ce légume régule le transit intestinal.
En ce qui concerne l’huile de pépins de courge, il est reconnu qu’elle peut soigner les troubles bénins de la prostate et quant aux graines elles-mêmes, on peut les consommer comme vermifuge. Ce n’est donc pas en vain que les Amérindiens considéraient la courge comme « le fruit de la santé » et nous ne devrions pas nous contenter de transformer ce légume en Jack O’Lantern d’Halloween…