L’orge est une céréale caractérisée par ses épis aux longues barbes. C’est aussi la première céréale cultivée par l’homme, des fouilles dans la région d’Assouan ayant mis à jour des grains d’orge vieux de 18000 ans. Si la culture de l’orge dans la vallée du Nil est très ancienne, les anciens Grecs ont également fait de cette céréale rustique leur aliment de base, lui réservant une place dans leurs offices religieux.

L'orge

Dans l’Illiade, Homère déclare l’orge, le vin et le fromage « divins ». Pour les Grecs comme pour les Romains et les Hébreux, l’orge était le symbole de la force et de la puissance des hommes. D’ailleurs, les soldats comme les gladiateurs ne se nourrissaient que de bouillie d’orge avant leur combat ; on surnommait même ces derniers: « hordearii », c’est à dire « hommes-orge ».

À partir de la farine d’orge, les Anciens ne pouvaient confectionner que de petits pains plats, la pauvreté en gluten de cette céréale les empêchant de lever. Aussi, quand la culture du blé s’est répandue, elle a peu à peu supplanté celle de l’orge, la farine de blé permettant d’obtenir des pains levés plus appétissants. Cependant, en Afrique du Nord ou au Tibet, les préparations à base de semoule d’orge ou de farine d’orge grillée restent l’aliment traditionnel de base.

Céréale rustique s’il en est, l’orge se cultive aujourd’hui sous toutes les latitudes, aussi bien sous les tropiques qu’au coeur des montagnes du Tibet. Elle est utilisée le plus souvent pour nourrir les animaux et sert de fourrage aux porcs, aux boeufs et à la volaille. En alimentation humaine, on l’utilise essentiellement pour fabriquer de la bière et du whisky (de nos jours, le principal débouché de l’orge – dont la Russie est le plus gros producteur au niveau mondial – est la brasserie).

C’est en effet à partir de l’orge que l’on obtient du malt, dont le produit de fermentation est la bière. Cette première boisson alcoolisée est d’ailleurs très ancienne, puisque les Sumériens en fabriquaient déjà en laissant fermenter du pain d’orge dans de l’eau. Cependant, on consomme également l’orge en grains, soit « mondé » (grain dont on a juste retiré la première enveloppe extérieure), soit « perlé » (grain que l’on a poli pour lui donner l’apparence d’une perle, mais qui a perdu une grande partie de ses nutriments).

En cuisine, les utilisations de l’orge en grains sont multiples. On peut le faire cuire comme du riz dans un volume d’eau trois fois supérieur à la quantité d’orge employée et en prenant le temps de faire tremper les grains 12h à l’avance. Il suffira ensuite de laisser cuire les grains d’orge jusqu’à qu’ils soient tendres et de les accommoder en salades variées ou en plats (la préparation la plus connue étant la traditionnelle soupe au boeuf et à l’orge).

L'avoine

La farine d’orge s’emploie quant à elle mélangée avec de la farine de blé pour la confection des pains, pâtes à tarte, à pizza et gâteaux et les flocons se préparent comme les flocons d’avoine cuits avec du lait et du sucre. Une autre préparation sucrée connue est le fameux « sucre d’orge », qui est traditionnellement fabriqué avec du sucre et une tisane d’orge.

Si la consommation de cette céréale connait de nos jours un nouvel essor, cela est essentiellement dû à ses propriétés médicinales. En effet, l’orge est riche en substances minérales telles que le sélénium, le phosphore, le fer, le cuivre ou le magnésium, et contient de la silice, fortifiant des ligaments et du tissu conjonctif. En outre, la combinaison de l’acide silicique et du sucre exerce un effet favorable sur le système nerveux et le métabolisme en général. De plus, sa richesse en vitamines du groupe B et en vitamines E lui donne des vertus fortifiantes et régénératrices.

Enfin, son apport en fibres solubles améliore la fonction intestinale et de ce fait, protège du cancer du colon. À tous ces bienfaits, on peut ajouter celui du jus extrait des jeunes plants d’orge qui pourrait jouer un rôle de protection contre la pollution et les agents cancérigènes présents dans l’alimentation ou dans l’air.