Le curcuma est une grande herbe vivace qui pousse sous un climat tropical chaud et humide. Elle possède un rhizome souterrain volumineux de 10 cm de diamètre environ et c’est cette tige souterraine que l’on arrache, coupe en rouelles et fait sécher. Le curcuma se présente alors en tranches de couleur orangée à l’odeur agréable. Après le séchage on broie le curcuma pour obtenir une poudre fine de couleur jaune orangé, de senteur poivrée et au goût légèrement amer.
Originaire du sud de l’Asie, cette épice est cultivée depuis des millénaires dans le sud de l’Inde, en Malaisie et dans l’île de Java. En Occident, elle est connue depuis l’Antiquité. Elle reste aujourd’hui largement cultivée en Inde, en Chine, au Japon, en Indonésie, en Birmanie et en Afrique. Les peuples d’Orient l’utilisaient non seulement pour relever le goût des plats, mais aussi pour se soigner et teindre leurs tissus. En effet, la curcumine contenue dans cette plante est un colorant naturel et les bouddhistes se sont servis depuis toujours du curcuma pour teindre les robes de leurs moines.
Dans l’alimentation, la poudre de curcuma – dont la saveur poivrée est très aromatique – se retrouve souvent mélangée aux autres épices de la cuisine indienne, thaï ou cambodgienne dans leurs différents currys. C’est encore l’élément de base du colombo antillais ou du ras-el-hanout du Maghreb.
Outre ses qualités gustatives, le curcuma possède des vertus thérapeutiques connues de la médecine traditionnelle chinoise et indienne depuis très longtemps. On lui reconnait entre autres bienfaits, un pouvoir bactéricide qui permet de soigner les blessures par saupoudrage et plus généralement on l’utilise comme médicament traditionnel pour le traitement des maladies de la peau, en particulier dans le traitement de la gale. De plus, capable d’augmenter la sécrétion biliaire et de stimuler le foie le curcuma améliore la digestion, il est aussi utilisé comme anti-inflammatoire.
C’est encore un puissant oxydant qui pourrait être un moyen de prévention efficace contre les cancers du conduit digestif, du foie, des seins et de la peau. À ce propos, il est intéressant de constater que le cancer du côlon est moins présent dans les régions où l’on consomme régulièrement du curcuma.
Par ailleurs, par son action fluidifiante sur la composition du sang le curcuma prévient les accidents cardio-vasculaires et enfin cette précieuse épice pourrait aider à lutter contre la maladie d’Alzheimer en stimulant les cellules du système immunitaire qui engloutissent les protéines du cerveau responsables de la maladie.
Cette plante est donc un véritable cadeau pour notre santé et pour décupler son action thérapeutique il est recommandé de la consommer en association avec du poivre noir. Enfin, si les teintures chimiques ont peu à peu supplanté les colorants naturels dans l’industrie textile, le curcuma reste à l’origine du colorant alimentaire industriel de couleur jaune répertorié sous le code E100.